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1.INTRODUCTIONLes futures missions d’observation de la Terre définies par le CNES à la suite des missions SPOT sont caractérisées par des objectifs ambitieux vis à vis des performances recherchées. En particulier la résolution spatiale visée est inférieure au mètre alors que SPOT reste dans une classe de 3 à 5 mètres. De plus le besoin d’un champ important (supérieur à 20km) est identifié pour conserver des capacités de couverture importante sur des zones étendues. Enfin, pour permettre un grand nombre d’applications thématiques des images acquises, les capacités de prises de vues doivent couvrir la bande visible (PANCHROMATIQUE) ainsi que des bandes multi-spectrales dans cette bande visible et dans le proche infrarouge. Ces besoins nouveaux posent la question du concept instrumental le plus adapté pour les satisfaire, tant au niveau de la combinaison optique que de l’architecture générale de l’instrument. En effet les satellites PLEIADES doivent être compatibles des mini-lanceurs afin de minimiser les coûts du système. Ceci se traduit naturellement au niveau de l’instrument par des contraintes fortes au niveau de l’encombrement (et donc de la taille de la pupille) et de la masse. 2.SOLUTIONS ENVISAGEABLES POUR LA DETECTION2.1Solutions à balayage (Pushbroom)Dans la continuité des missions SPOT, la première technique envisagée consiste à utiliser un détecteur barrette CCD en balayage. Les barrettes CCD ATMEL sont envisageables ; elles présentent des pas pixels de 6.5μm pour des barrettes de 12000 points. Cette solution technique conduit à une première classe d’instruments caractérisés par une focale courte (typiquement 4 à 5 mètres) en raison du faible pas pixel. De plus la vitesse de balayage de la scène conduit à une performance radiométrique faible si la pupille de l’instrument n’est pas de grand diamètre. Ceci peut être compensé en partie par un ralenti sur image afin d’augmenter le temps de pause. 2.2Solutions à TDIAfin de s’affranchir de cette limitation de la performance radiométrique, une solution à TDI (Time Delay Integration) est envisageable. Dans ce cas une optimisation globale peut être effectuée entre le nombre de lignes TDI et la dimension de la pupille, et donc la masse et le volume de l’instrument. Les produits disponibles sont des détecteurs ayant des pixels de 13 à 15μm. Ceci définit une seconde famille de combinaisons optiques ayant des focales longues (dans un rapport 2 par rapport aux solutions à barrettes). 3.COMBINAISONS OPTIQUES ENVISAGEES3.1Combinaisons à focale courteLes combinaisons optiques à focale courte envisagées sont les suivantes : ces différents solutions ont été étudiées et optimisées avec les moyens d’ingénierie d’ALCATEL, dont le logiciel CODE V. Ces combinaisons optiques sont contraintes par la taille maximale de pupille admissible pour l’emport d’un instrument à bord d’un mini-satellite, à savoir 700 mm de diamètre, mais aussi le volume global qui doit rester de la classe de 1.5m x 1m x 1m. 3.1.1Solution Korsch centréCette combinaison est composée de 4 miroirs dont un miroir de repli afin de limiter le volume occupé par l’instrument. Ce volume reste cependant très important, en particulier la longueur de l’instrument qui dépasse 2m. Enfin, l’ouverture de la combinaison (à F/7) conduit à une très grande sensibilité aux dépositionnements des optiques. Les allocations de stabilité de cette solutions deviennent alors extrêmement contraignantes, typiquement 1 à 2 μm tous effets confondus pour chaque élément optique. 3.1.2Solution Korsch Off-Axis (ou TMA à image intermédiaire)Cette combinaison est aussi constituée de 4 miroirs dont 1 miroir de repli. Son volume reste cependant conséquent (1.9m de long par 1.4m de large). La combinaison est sensible aux excentrements mais surtout présente des miroirs hors d’axe difficiles à réaliser afin de limiter sa longueur hors tout. 3.1.3Solution TMA (Three Mirrors Anastigmat)Cette dernière combinaison est très adaptée pour obtenir des champs importants. Elle se compose de 3 miroirs mais reste très encombrante, la distance M1-M2 restant proche de la moitié de la focale. L’optimisation de cette longueur impose aussi un miroir M1 de très grandes dimensions (0.9m x 0.9m) ce qui est très pénalisant au niveau de la masse. 3.2Combinaisons à focale longueLes solutions envisagées sont les suivantes : 3.2.1Korsch centréCette combinaison optique est composée de 4 miroirs dont un miroir de repli. Elle offre un grand intérêt au niveau de son aménagement, sa faible ouverture permettant un repli aisé des faisceaux à l’arrière du miroir M1. Son volume reste limité à moins de 1.4m de long et 1 m de diamètre au niveau du point le plus éloigné, à savoir le miroir M3. Enfin, son ouverture faible conduit à une sensibilité en dépositionnement des optiques de la classe de 10μm en focalisation (axe le plus contraignant). 3.2.2Korsch Off-AxisCette solution reprend les principes de la solution à courte focale avec 4 miroirs. Elle reste cependant assez volumineuse, en particulier au niveau de la distance M1-M2 qui doit être supérieure à 1.5m pour conserver un bon niveau de faisabilité du miroir M1. Elle bénéficie d’une bonne performance optique en raison de son absence d’obturation centrale et sa sensibilité aux excentrements est comparable à celle du Korsch centré présenté ci-dessus. 3.2.3CassegrainCette dernière combinaison envisagée est une solution classique avec un ensemble à miroirs M1-M2 et un correcteur dioptrique à l’arrière du M1. Cette solution est fortement handicapée par sa forte obturation centrale qui dégrade sa performance optique mais aussi son volume et en particulier une longueur supérieure à 2m. Notons enfin que la taille du champ conduit à un plan focal de grandes dimensions dont le bafflage vis à vis de la lumière parasite directe sera très complexe. 3.3SélectionLe tableau ci-dessous fait la synthèse des solutions étudiées.
La solution retenue est donc le Korsch centré en focale longue. 4.SOLUTIONS TECHNIQUES PROPOSEES POUR L’INSTRUMENT4.1DétectionLes contraintes de champ imposées par la mission PLEIADES conduisent afin de réaliser les lignes de détection d’abouter plusieurs détecteurs dans le plan focal. La solution retenue est basée sur des optiques divolis (Diviseurs Optiques de Lignes) à miroirs assurant une projection au sol continue de l’ensemble de la rétine détectrice. Ce plan focal est associé à une électronique hautement intégrée sur la base du concept SEDHI (Sous-Ensemble de Détection Hautement Intégré) en développement par ALCATEL [Ref 1]. Cette architecture offre l’avantage de compacter significativement les électroniques de mise en œuvre des détecteurs ainsi que les chaînes vidéo, ce qui se traduit par un gain de masse significatif. L’architecture retenue est présentée par la figure ci-dessous. On y voit le plan focal avec les détecteurs reliés aux cartes électroniques montées à l’arrière du support. 4.2Architecture d’ensembleL’architecture d’ensemble de l’instrument doit satisfaire les contraintes de masse, de volume, de rigidité et de stabilité des éléments optiques. Les solutions envisagées sont donc basées sur des matériaux structuraux stables à haute stabilité dimensionnelle. Deux matériaux sont envisageables pour la structure de Pléiades, le SiC et le Carbone/Carbone (voir tableau des principales propriétés). Du fait de la spécificité de chacun des matériaux deux architectures sont proposées :
Les éléments comparatifs typiques des 2 matériaux sont donnés ci-dessous.
4.2.1Architecture en SiCL’architecture en SiC est présentée ci-dessous. Elle est caractérisée par une architecture à base d’une tripode liant les Miroirs M1 et M2 et d’une platine en SiC située en arrière du M1 assurant l’interface entre la partie avant (tripode, M1) et la partie arrière (M3, SED, interface de l’instrument avec le satellite). 4.2.2Architecture en C/CL’architecture en C/C est présentée ci-dessous. Elle est caractérisée par une architecture à base d’une virole liant les Miroirs M1 et M2 et d’une platine située en arrière du M1 assurant l’interface entre la partie avant (virole, M1) et la partie arrière (M3, SED, interface de l’instrument avec le satellite). 5.CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES5.1Principales performancesLe tableau ci-dessous résume les principales caractéristiques de l’instrument PLEIADES.
Les performances de FTM ont été établies par une méthode statistique, basée sur l’outil de bilans BILSTAT_OPTIQUE développé par le CNES. 5.2PerspectivesLa suite des études en cours vont permettre de statuer sur l’architecture retenue en final et en particulier sur le choix du matériau utilisé. Ce choix permettra d’engager les activités de définition au cours de l’année 2001 pour réaliser les instruments modèles de vol à l’horizon 2004. BIBLIOGRAPHIE :D DANTES, C NEVEU, JM BIFFI, C DEVILLIERS, S ANDRE,
“SEDHI : A new generation of detection electronics for Earth observation satellites,”
(2000). Google Scholar
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